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Nous publions ci-dessous la traduction d’une déclaration du 9 septembre par nos camarades de la Spartacist League/Britain intitulée « La reine crève, les travaillistes rampent ».

La reine est morte. Un tsunami d’unité nationale déferle sur le pays et la presse déverse un torrent d’éloges sur sa « grandeur » et son « sens du devoir ». Au diable avec tout ça ! La reine Elizabeth II a régné sur les vestiges de l’empire britannique perfide et décrépit, du Québec à la Jamaïque en passant par le Botswana. Ses gouvernements, les travaillistes comme les conservateurs, ont massacré les Mau Mau au Kenya, envahi Suez, bombardé et détruit l’Irak, l’Afghanistan et la Libye. Son armée a été envoyée pour occuper l’Irlande du Nord, assassinant, torturant et affamant des prisonniers républicains irlandais. Son royaume est une prison pour les Écossais, les Gallois et les catholiques irlandais. Ses forces de police ont écrasé la grève des mineurs. Elle était l’incarnation vivante de tous ces crimes et plus encore. Voilà l’héritage sanglant qui se perpétue maintenant avec le roi Charles III.

Les réactions à sa mort montrent tout ce qu’il y a de pourri dans la direction de la classe ouvrière de ce pays. Elle venait à peine de rendre son dernier souffle que Mick Lynch du RMT [syndicat du transport] et Dave Ward du CWU [syndicat des communications] — les « héros » du soi-disant « été du mécontentement » — ont annulé des grèves pour rejoindre l’orgie de patriotisme et d’unité nationale. Même chose pour l’ASLEF [syndicat des conducteurs de train], et la liste va sûrement s’allonger. Alors que la plus haute figure du privilège de classe est morte, ces traîtres disent aux travailleurs que la lutte contre leur propre famine doit attendre par respect pour le monarque. Ce ne sont pas des dirigeants ouvriers mais des laquais de la classe dirigeante.

Comme Liz Truss [première ministre], le leader du Parti travailliste Sir Keir Starmer, prétentieux détenteur du titre de chevalier de Sa Majesté, est également en deuil. Aucune surprise de ce côté-là. Mais il n’y a pas que les blairistes. Jeremy Corbyn, Zarah Sultana, Sam Tarry, John McDonnell, Ian Lavery, Ian Byrne et plus encore ; tous ces travaillistes de gauche qui prétendent défendre la classe ouvrière et le « socialisme » pleurent et se lamentent sur la perte… de la souveraine « par la grâce de Dieu du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires Reine, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi ». Quelle démonstration pathétique de soumission devant la classe dirigeante.

Le gouvernement conservateur archi-réactionnaire de Truss n’aurait pas pu rêver d’une meilleure tournure des événements. Le pays est en pleine crise : inflation, récession, flambée des factures d’énergie, pénurie de main-d’œuvre, effondrement quasi-total des services publics. Même le vaisseau amiral de la Royal Navy est tombé en panne. La mort du monarque donnera la chance à cette bande de coucous à la tête du gouvernement de faire figure de dirigeants d’État et de mettre la crise nationale en veilleuse. Tout cela grâce aux dirigeants de la classe ouvrière qui ont déclaré une paix de classe unilatérale.

Ce pays a un besoin urgent d’une révolution. La seule raison pour laquelle il est encore gouverné par un vestige barbare du Moyen Âge et une classe dégoûtante de financiers inutiles, riches et suceurs de sang, c’est parce que pendant plus d’un siècle, la classe ouvrière a été dirigée par des travaillistes pas de colonne, cireurs de bottes de la Couronne et du Capital. Pour aller de l’avant, les travailleurs et les opprimés doivent briser les chaînes du travaillisme et se rallier autour d’une nouvelle direction et d’un programme révolutionnaires. Alors que les travaillistes présentent leurs condoléances à Charles III, nous, communistes, nous remémorons le sort de Charles Ier.

À bas la monarchie ! À bas le Royaume-Uni réactionnaire ! Pour des républiques ouvrières ! Pour le soviet international !